visite à une amie

Zoroa gravissait avec légèreté les marches oh combien nombreuses menant au grand couloir. Elle constata avec une moue désaprobatrice qu'elle en avait toutefois quelque peu perdu l'habitude. Ah, il n'était pourtant pas si loin le temps où elle parcourait l'école avec ses amies, à rire et à imaginer les pires bêtises. Elle repensait à ses moments avec un plaisir mélé d'une certaine nostalgie. La nostalgie de ne plus être une simple élève, d'avoir perdu le peu d'insousciance qui lui restait encore en quittant l'adolescence. A tout juste dix-huit ans, elle aurait encore pu passer pour une gamine, mes ses recentes responsabilité l'en empêchaient. Sa tâche n'était pas évidente, et elle éprouvait plus que jamais le besoin de se confier, de retrouver une présence amie. Le bureau de Carmine était tout indiqué.

Elle se trouvait devant la porte rouge sombre, située après celle des deux autres soeurs. Elle sourit. Combien de fois n'était-elle pas venue dans ce bureau, faisant semblant d'être convoquée par la jeune femme pour être punie alors que s'était elle qui la pressait de venir la retrouver dans son repère. Cela n'aurait peut-être pas plu aux deux autres soeurs, même si Zoroa se doutait qu'elles en savaient plus qu'elles ne voulaient bien le laisser croire. Après tout, malgré ses fonctions, Carmine avait le même âge que la fée, il était normal qu'elles se soient liée d'amitié !

Zoroa hésita tout de même avant de frapper. La jeune femme avait tellement de préocupations, aurait-elle du temps à accorder à son amie ?

*Si c'est pas la cas, et bien je repartirais, voila tout ! De toute manière, j'ai plein [hum ...] de soldats à martiriser à la caserne ...*

Trois coups secs retentirent.

" Carmine ? C'est Zoroa ! "

Carmine faisait les cent pas dans son bureau, les yeux plongés dans un livre de défense pendant les combats. Ses longs cheveux roux détachés tombaient dans son dos et finissaient en légères boucles sur ses hanches. Elle triturait entre ses doigts son rubis et lisait certaines phrases à voix haute pour les retenir.
Elle fut sortit de ses réflexions par trois coups secs frappés à la lourde porte de bois. Elle entendit ensuite la voix de son ancienne élève et amie Zoroa.
Elle sourit intérieurement, posa son livre et alla lui ouvrir.

"Zoroa !? Ca me fait plaisir, entre !"

H.S : Quelle surprise !!

HS : N'est-ce pas ? ^^

Zoroa entra dans la petite pièce, le sourire aux lèvres. Cela faisait tout de même quelques mois qu'elle n'avait pas vu les étagères remplies de livres et la vitrine protégeant une magnifique armure rouge de son amie. Une lumière tamisée filtrait de l'immense fenêtre au fond de la pièce, donnant aux murs un aspect rougeoyant. Tout ici était à l'image de sa propriétaire, et Zoroa se reconnaissait dans les gouts de son amie. Même physiquement, les deux jeunes femmes se ressemblaient : la stature, les cheveux longs et d'un roux flamboyant ainsi que les yeux d'un vert profond auraient pu les faire passer pour des soeurs, mais la ressemblance s'arrêtait là. Carmine avait en effet une allure beaucoup plus garçonne que la fée, qui, bien que chef des armées, aimait cultiver son côté féminin [hj : me suis aidée de ta fiche].

" Bonjour Carmine ! Je ne dérange pas j'espère ?"

Zoroa jeta un regard circulaire à la pièce. Elle aperçut un livre ouvert sur le bureau : Méthodes de défense [hj : whaou, super imagination pour le titre ...].

" Je voix que tu n'as pas perdu ta passion pour les combats ! Il faudra que tu vienne faire un tour à la caserne un de ces jours. Enfin, si tu as le temps bien sûr. Avec ce qu'il se passe en ce moment ... "

Carmine regarda Zoroa pendant qu'elle passait le seuil de la porte. Elle admirait son amie, toujours très féminine malgré son poste et son talent pour les combats.
Elle se mit à penser: *Ca fait combien de temps qu'on ne s'est pas vue ? 2 mois, 3 mois ? Et pourtant, malgré les évènements elle est toujours aussi belle et aussi soignée !*
Elle écoutait la magnifique jeune femme qui lui parlait.
Puis elle lui répondit: "Tu sais bien que tu ne me dérange jamais !! Je passerais volontiers à la caserne, un de ces jours. Histoire de vérifier si ces jeunes soldats se battent toujours aussi bien !!! Je ne suis pas vraiment très occupée en ce moment tu sais. J'attends un nombre suffisant d'élèves pour commencer les cours, [ hj: c'est a dire au moins un !!] et je n'ai pas grand chose à faire en dehors de l'école."

Zoroa tortillait machinalement entre ses doigts une mèche de ses cheveux écarlates, petit tic qu'elle avait quand elle était songeuse, ou inquiète. Cela lui arrivait malheuresement assez souvent ces temps-ci.

" Oh mes soldats se battent bien. Mais ils ne sont pas encore assez nombreux, tout comme tes élèves [hj : le même nombre : zéro ^^] ! Nous aurions peine à contenir une invasion si cela arrivait un jour. Et je pense d'ailleurs qu'on y échappera pas "

Elle se mit à marcher le long de la pièce, les yeux au sol. C'était pour ça qu'elle était venue voir son amie, pour lui faire part de ses craintes. Elle se retourna brusquement vers elle, la regardant droit dans les yeux, une main posée sur son sabre à la longue lame recourbée rangé sagement dans son foureau de cuir, comme prête à le dégainer.

" Pour tout te dire, je commence à être franchement inquiète. Cela fait plusieurs jours que c'est le calme plat. Pas un seul signe des Sangwals, pas le moindre murmure, RAS. Ca ne laisse rien présager de bon à mon avis. Ils préparent quelque chose ... "

Elle avait prononcé ce "ils" avec un immense mépris, une lueur sauvage s'affichant un court instant dans ses yeux brillant. Elle les haïssaient, peut-être moins que Carmine et ses soeurs, mais cette colère qui l'emplissait à chaque fois qu'elle y pensait menaçait toujours de déborder. Elle avait d'ailleurs souvent du mal à prendre les choses avec calme.

Carmine se tut quelques instants. Elle réfléchissait aux paroles de son amie. Effectivement, on n'entendait plus vraiment parler des Sangwals ces derniers temps. Malgré cela elle ne pensait pas qu'il complotait. Elle les voyait plutôt ... désorganisés. et c'est ce qu'elle répondit à Zoroa.

" Je ne sais pas... Je pense qu'ils ne sont pas assez nombreux pour attaquer. Il ne faut pas oublier qu'ils sont en minorité et que leurs pouvoirs sont limités. Malgré cela il ne faut pas les sous-estimer non plus... En fait je ne sais plus vraiment ce qu'il faut penser ... Je sais seulement et je peux te garantir que, quoi qu'ils essayent, mes soeurs et moi essayeront de défendre la cité de toutes nos forces, même si on doit y laisser notre peau ! Puis s'il pouvait y avoir deux ou trois belles bagarres, je t'assure que je ne serais pas la dernière à frapper !"

hj : Viens y voir viens y voir !! vas y qu'es ta tu m'cherche !!

[hj : qu'est-ce t'as là ? Mais c'est qu'elle commencerais à s'enerver la tite Carmine ! Beuh, même pô peur !]

Les paroles de Carmine firent à peine sourire la grande fée. Elle la dévisagea, réfléchissant à ses paroles. Ce défendre à y laissersa peau ... Elle y était prête, comme tout le monde dans la cité. Mais alors, tous leurs efforts ne serviraient à rien, sinon répendre un peu plus le sang et la misère ? Non, elle ne voulais pas cela.

" Il ne sont peut-être pas nombreux, mais ils peuvent entrer comme ils le souhaitent dans la cité ! Et à ce moment-là, nos pouvoirs ne serviront à rien face aux leurs, il ne faudra compter que sur les armes ! Il n'y a que vous trois qui puissiez vous servire de vos dons fasse à eux, et encore, seulement en les unissant ! Je veux bien me battre, et verser jusqu'à les dernière goutte de mon sang, mais je veux aussi que cela serve à quelque chose ! Nous ne sommes pas en positions de force Carmine, loin s'en faut, et les Sangwals le savent très bien. Ah, si seulement on pouvait découvrir leur point faible ! Car même avec deux fois plus d'hommes [hj : ce qui laisse le compte à zéro !!] , je ne suis pas sûre que nous soyons assez pour les vaincre. Il suffit qu'ils s'organisent, et qu'ils tombent en masse, pour nous renverser. La situation me fait de plus en plus peur ... "

Tout en parlant, Zoroa gesticulait, bougeait, marchait de long en large, une expression cripée sur le visage. Elle avait même sans s'en rendre compte dégainé son sabre, dont elle brassait l'air de petits mouvements circulires à ses côtés.

Carmine resta songeuse durant tout le discours de la jeune femme. Elle fut tirée de ses pensées par le sabre de son amie qui lui passa un peu trop près à son goût. Elle sursauta et en souriant elle répondit:

" Hé ! Doucement ma belle! Ce n'est pas en me coupant la main que tu résoudra le problème! Tu sais, les Sangwals ne sont pas invincibles, loin de là. On a découvert mes soeurs et moi en fréquentant Zoltan qu'ils avaient un gros désavantage par rapport à nous. En effet, dans les trois quarts des cas, quelqu'un possépant une once de force rouge, noire, ou blanche sentira tout de suite un Sangwal à côté de lui. Alors qu'eux ne peuvent pas voir si quelqu'un possède un pouvoir. [ Enfin je crois hein ? D'après ce que j'ai compris ? Si c'est pas vrai je changerai !^^]
De plus ils sont souvent arrogants et trop surs d'eux-mêmes. Cela les poussera sans doute à faire une erreur et ce jour là je serais là pour leur faire regretter toutes leurs fautes..."

Un éclair passa dans ces yeux verts... Elle pensait à Zoltan... Oh oui il allait regretter le jour où elle le retrouverai...

Zoroa rangea promptement son sabre, le rouge lui montant aux joues de s'être laissée aller de la sorte. Il faudrait vraiment qu'elle apprenne à se maîtriser, non pas lorsque elle est en colère, mais lorsqu'elle est inquiète ! Elle s'approcha du bureau de Carmine et feuilleta le livre ouvert machinalement, pour s'occuper les mains.

" Excuse moi. J'ai un peu de mal à me contenir. Tu dis qu'un Sangwal sera incapable de savoir si la personne en face de lui possède une des forces ou pas ? Mais ils savent où se trouve Zareha, et la cité est presque peuplée uniquement de personne possédant un don ! Et de toute façon, leur folie sanguinaire ne s'attaque pas toujours uniquement à nous ... "

Elle baissa les yeux, le regard soudain vague, fermant le livre d'un geste brusque. Son père avait été tué sauvagement par une bande de Sangwals, alors qu'il n'était qu'un être humain normal, essayant de mettre sa fille à l'abri. Elle se mordit la lèvre au sang pour ne pas crier. Elle ne l'avait jamais connu, ou du moins, étant bébé, mais son honneur avait Elle se dirigea vers la fenêtre pour contempler la ville, et le ciel parfaitement clair de ce milieu d'après-midi. Tout paraissait si paisible ...été ainsi bafoué. La fille se devait de venger le père. C'était pour cela que Zoroa avait rejoint Zareha, pour se perfectionner, et surtout pour tenter de trouver des renseignements concernant les meurtriers. Elle releva la tête doucement, et dit d'une voix douce :

" Tu vas leur faire regretter, oui ... Toi et tes soeurs avez cette lourde tache. Et vous y arriverez, vous avez la force pour ça. Mais je pense aux habitants et aux élèves qui sont démunis face au danger, et je ne voudrais pas un bain de sang. Ma priorité reste de les protéger"

Carmine resta silencieuse cinq secondes après que son amie se soit tue . Elle setourna vers la fenêtre, et dit avec hésitation :

" Tu sais, cela reste notre principale priorité aussi. Il ne faut pas oublier que nous avons construit cette ville afin que tous les habitants puissent vivre sans crainte, et non pas comme un terrain de bataille."

Elle tourna brusquement sur elle-même et se mit à arpenter furieusement la pièce tout en faisant de grand gestes avec ses mains. Les flammes des bougies allumées sur son bureau, sensibles à sa nervosité, avaient considérablement grandi.

"Et puis, il ne faut pas oublier non plus que les Sangwals sont aussi des êtres humains, même si nous pensons qu'ils sont différents. Ils ne veulent pas non plus l'extinction de leur race, ni trop de pertes de leur côté. en attendant, je suis quasiment certaine que nous avons encore de longs mois de tranquillité devant nous."

- De longs mois ... oui, je l'espère !

Elle se força à sourire devant son amie, mais elle n'était pas vraiment rassurée. Décidée cette fois à changer de sujet, elle voulut poursuivre, quand elle s'interrompit. Les flammes des bougies avaient monté si haut qu'elles léchaient les murs, commençant à noircir la pierre. Zoroa se précipita vers elles, posa sa main sur le feu et l'abaissa doucement. les flammes retrouvèrent leurs tailles normales, et la fée se tourna vers carmine, un sourire légèrement moqueur aux lèvres.

- Tu vois, ya pas que moi qui doit parfois apprendre à se maîtriser !

Elle rit doucement.

- Il faudra te perfectionner avant tes premiers cours, franchement ! Imagine, si tu t'importes contre un élève, et que tu ne te maîtrises pas, il va finir carbonisé ! Ce n'est vraiment pas sérieux de ta part.

Elle avait dit cela d'un air taquin, une expression enfantine lui seyant très mal sur le visage. Elle essuya la suie qui maculait les murs du revers de la main, sans se soucier des taches qu'elle y ferait. Il ne fallait pas avoir peur d'être sale quand on était soldat ! Encore plus si l'on était chef, exemple oblige.

- Il faudra vraiment que tu passe à la caserne, histoire de motiver mes gars. Et peut-être de leur donner une master classe !? Tu sais qu'il rechignaient à obéir à une femme ? C'est pas croyable, cet irespect pour nous ! Mais je peux te dire que ça leur a vite passé ...

Il n'y avait plus d'expression enfantine, mais plutôt un sourire carnassier, qui pour tout vous dire, faisait frémir !