~ Cours n°1 : toutes années confondues ~

La salle de classe aux murs blanc était vide, désespérement. C'était le petit matin, et la lumière pâle du soleil levant inondait la pièce d'une lueur blanche et pûre. Pas un bruit. Si ! Celui de talons claquant sur les dalles du couloir. Ils se rapprochent. Un bruissement de clés qui fouillent dans la serrure, et la porte s'ouvrit doucement sur la jeune femme aux cheveux d'un blonc presque blanc, qui pénétra d'un pas léger dans la pièce.

Blanche se dirigea droit vers son burreau, et y déposa ses clés, ainsi qu'un petit sac qu'elle tenait caché dans sa main. Alors qu'elle se penchait, son reflet apparut un instant dans le miroir qui lui faisait face. Elle paraissait jeune, encore plus jeune que son âge, et sa peau presque translucide aurait pu lui donner un air maladif si elle n'avait pas été rehaussé de rose sur ses joues. Se redressant, elle jeta un coup d'oeil sur le ciel qu'aucun nuage ne venait assombrir. Elle aimait beaucoup se lever très tôt le matin, et c'était pour cela qu'elle avait convoqué ses élèves pour sept heures. Elle sourit en pensant que beaucoup aller pester ... mais son sourire se figea quand elle pensa que très peu d'élèves étaient de toute façon inscrits. Un seul, à vrai dire ... mais peut-être que dans les prochains jours ... enfin elle verrait bien.

Elle s'assit sur le bureau, et, les jambes croisées, se mit à attendre. Elle avait déjà tout prévu pour son premier cours, et ne chercha pas à voir autre chose. Elle se mit simplement à siffloter, les yeux dans le vague. Il était alors 6h45.

Nyriand s'approcha à pas de loup de la porte de la salle.
Les yeux et l'esprit encore embrumés de rêves (la prof devait être sadique, faire se lever les élèves aussi tôt... mais, d'un autre côté, le matin, on voyait encore la Lune, et c'était un moment extraordinaire...)
Il avait quitté définitivement, brûlé même, son eternelle cape de rôdeur qui ne l'avait pas quitté durant son voyage jusqu'ici... Aussi on voyait de loin sa chevelure d'un roux presque agressif. Son corsaire de coton blanc était lavé de frais, comme tous ses vêtements d'ailleurs, et il ne ressemlait plus tellement au misereux arrivé hier en ville...

Un léger sifflotement se faisait entendre dans le couloir. il venait de la seule salle à la porte ouverte, celle de son cours sans doute...
Nyriand se dirigea vers cette pièce, tout en se demandant si c'était Blanche qui sifflotait ainsi.
En effet, c'était elle, assise sur le bureau, les jambes croisées. Le souffle coupé par la force qui émanait d'elle, Nyriand resta planté dans le couloir et l'examina de la tête aux pieds.
Blanche était belle, très belle, et on aurait dit qu'elle n'avait que 16 ans sans l'impression de puissance qui émanait d'elle.
Nyriand avait encore cédé à sa vieille habitude d'observer avec minutie les gens avant de leur parler...
Il baissa le regard en entrant dans la salle, se disant qu'il ne devait surtout pas la regarder sans quoi il ne pourrait plus faire autre chose.
Si Nora et Carmine l'égalaient en beauté en et en puissance, alors cette ville ne tomberait jamais. C'était du moins son impression...

Cependant malgré son trouble il essaya de garder un ton assuré pour demander...

"Bonjour, c'est bien ici le cours de magie blanche?"

*Question inutile...*

A peine quelques minuttes qu'elle était assise sur son bureau, pensive, qu'elle fut tirée de sa rêverie par un bruit de pas dans le couloir. Elle détourna la tête de la fenêtre, et adressa un sourire au jeune homme qui se tenait dans l'entrée. Il s'était avancé en baissant la tête subitement, dans un geste étrange. Blanche haussa un sourcil, un peu étonnée de cette brusque timidité, et descendit vivement de son perchoir. Elle lui répondit de sa voix douce et chantante :

- Bonjour. Oui, le cours c'est bien ici. Tu arrives seul ?

Blanche n'avait même pas pensé à lui demander son nom, elle était pour l'instant inquiète de savoir si son cours serait particulier ou non. Quoique un cours pariculier avec le charmant jeune homme qui lui faisait face ne serait certainement pas désagréable ... Ses cheveux d'un roux flamboyant détonnaient dans la lumière pâle du matin, et quelque chose dans son regard atirait. Oui, vraiment, il était charmant ... Oubliant ses pensées de nombre d'élèves, Blanche se demanda quel âge pouvait-il bien avoir ... Plongée dans sa rêverie, elle oublia un instant l'élève en question, le laissant pité là sans rien dire. Elle sembla soudain se rappeler sa présence, et toussota, gênée. -

- Excuse moi ... mon côté lunaire, sans doutes. Tu t'appelle ... ?

Nyriand écouta d’un air absent la réponse à sa question qui n’en était pas vraiment une...
Le silence s’installa, Blanche semblait partie dans une étrange rêverie, et lui-même s’éloignait beaucoup de la salle en se disant qu’en d’autres temps, d’autres circonstances peut-être, il aurait parlé d’un ton enjoué à Blanche pour tenter de s’en faire un amie, au moins.
Mais c’était sa professeur, la cité était en guerre, et Blanche semblait totalement perdue dans son monde...

Ah. Elle lui posa une question. Son nom?

“Nyriand Cattivo. Pour vous servir, madame. Même si je doute que je puisse servir à grand’chose par les temps qui courent...”

fit le jeune homme. Il regardait toujours ses pieds avec attention, comme ci ceux ci l’interressaient énormément tout à coup. puis il passa aux pieds du bureau. Décidément, les pieds de bureau étaient extraordinaires si on prenait la peine de les observer...

“Tous les autres sont en retard ou je suis tout seul? La cité me semble bien déserte...”

Nyriand regretta aussitôt ses paroles, car pendant qui parlait, il n’avait pas pu s’empêcher de tourner légèrement la tête dans la direction de Blanche, et maintenant il voyait les pieds de celle ci, des pieds royaux vraiment.
La jeune femme lui avaitparlé de son côté lunaire.
Lui même avait beau chercher, il ne voyait pas un autre côté que celui ci en elle... La paleur quasi mortelle de sa peau, ses longs cheveux blancs, non, blonds en fait, mais tellement clairs qu’on aurait dit des fils d’argent...
Tout en elle semblait fait d’argent et de lumière.

Mais chez lui, il avait beau chercher, il ne trouvait rien de semblable. Ses cheveux évoquaient plutôt le feu, etaient indomptables comme lui, son visage n’avait pas la finesse de celui de Blanche, même si cela semblait plutôt normal, et on ne retrouvait nul part cet lueur argentée qui semblait entourer Blanche.

Blanche eut un petit sourire amusé devant l'expression employé par le jeune homme. "Pour vous servir" ... c'était si mignon ! Mais le pauvre garçon avait l'air bien embarrassé, à fixer les pieds de bureau ainsi. Sa timidité était dévorante ! La jeune femme était un brin curieuse d'en savoir plus sur lui, et surtout à quoi il pensait ... Penchant un peu la tête pour essayer d'apercevoir ces yeux, elle poursuivit :

- Tu sais Nyriand, ces temps-ci, tout le monde peut aporter sa pierre ... Et malheureusement, nous en avons vraiment besoin. C'est vrai, la cité est quasiment déserte, mais chaque jours de nouvelles personnes viennent s'y réfugier. Et c'est là le but, offrir abri et protection.

Elle s'interrompit, un peu gênée.

- Tu sais ... tu peux lever les yeux, je n'ai jamais mangé personne ! Ou du moins, pas dans mon souvenir ...

Mais elle voyait bien qu'il ne semblait pas à l'aise, et préféra changer de sujet. L'heure tournait, il était presque sept heure, et Banche n'espérait plus vraiment l'arrivée d'autres élèves. A la fois déçue et résignée, elle se dirigea vers la fenêtre qu'elle ouvrit en grand, et l'air frais entra doucement, soulevant ses longs voiles de gaze. Elle se tourna à nouveau vers le jeune homme, et, avec une petite moue, lui annonç gaiement.

- Bon, et ben je crois que tu vas avoir droit à un cours particulier pour aujourd'hui ! Ca ne te dérange pas j'espère ? Si c'est le cas, tu peux t'en aller, je comprendrais.

Elle espérait toutefois vraiment qu'il ne veuille pas s'en aller, elle était tellement impatiente de faire son premier cours de l'année ! Avec un regard plus supliant qu'elle ne l'aurait voulu, elle lui désigna une des rares chaises qui trainaient au fond.

- Si tu restes, assied toi là où tu peux, et commence par me dire ton âge et ce que tu sais faire.

Lever les yeux... Pourquoi pas après tout? Il ne risquaient pas grand chose, finalement. De toute façon, il n'y avait personne d'autre dans la pièce, et fixer un professeur en cours était tout à fait normal...
Il releva la tête, imprimant à sa longue chevelure un mouvement souple.
Ses yeux rouges orangés (cette étrange couleur venait sans doute d'un problème à sa naissance) examinèrent avec curiosité la personne en face de lui. Sans se cacher, cette fois.

Légèrement plus grand que Blanche, il ne pouvait cependant pas la regarder de haut comme il l'aurait fait avec la plupart des filles. Elle était grande, enfin, assez.
Pour une humaine... Car depuis sa rencontre avec l'ange, il lui fallait rajouter cette observation.

"Je ferais mon possible, mais des fois, quand on peut pas, on peut pas... Pour le cours particulier, pas grave, au contraire."

A vrai dire, il préférait être seul avec elle, sa conduite paraîtrait sans doute moins étrange.
Elle avait ouvert la fenêtre.
On aurait dit une espèce d'enchanteresse plus qu'une jeune femme. Le genre à ensorceler les hommes pour les changer en animaux, cochons et compagnie.

*J'espère qu'elle ne peut pas faire ça, sinon je pressens que je vais me retrouver en roti de dinde d'ici peu...* se dit Nyriand, se souriant à lui-même.

Il s'assit sur l'une des chaises que Blanche avait désignées, et croisa ses longues jambes.

"J'ai 17 ans... Comme je vous l'ai dit plus tôt, je ne sais pas faire grand chose, c'est pour ça que je suis ici d'ailleurs. J'arrive à provoquer une lumière très intense mais très rapide, comme un éclair, et j'ai plusieurs fois, sans le vouloir, soigné ma mère de ses blessures.
Par contre, j'ai l'impression de ne paas être soumis à la Lune. En fait, la lune ne provoque rien chez moi..."

Ne sachant plus quoi dire, il attendait une question de Blanche, quelquechose pour le guider. Il n'était pas timide, juste réfléchi et reservé en présence des personnes dangereuses. Et ici, il entendait dangereuse pour sa santé mentale...

[Nyriand, un garçon croise pô les jambes en général ...]

Blanche, comme à son habitude, choisit de se percher à nouveau sur le bureau blanc, les jambes balantes. Ce n'était peut-être pas une façon vraiment corecte de se tenir, mais c'était sa façon à elle ! Elle se sentait toujours plus à l'aise ainsi, plutôt que d'être enfoncée dans un lourd fauteuil de cuir, comme le faisait souvent sa soeur, Nora. Ainsi installée, la jeune femme observa un court instant Nyriand qui avait enfin osé lever les yeux vers elle. De grands yeux orangé qui lui firent une impression bien étrange. Secouant légèrement la tête pour se reprendre, elle répondit, songeuse.

- Tu provoques de la lumière et soignes les gens ... c'est un bon début, et je crois qu'il faudra commencer par maîtriser cela volontairement avant de voir autre chose.

La jeune femme raisonnait toujours ainsi : travaille tes points forts avant d'améliorer les faibles. C'était la meilleure solution pour garder confiance en soi, et progresser rapidement. Lorsque Nyriand lui parla de sa relation avec la lune, Banche ne fut pas vraiment étonnée.

- C'est normal que tu ne ressente pas encore l'influence de la lune, mais cela viendra. Il faudra pour cela prendre conscience de ton pouvoir, de tout ton pouvoir. La force blanche tire toute son énergie de cet astre, et tu ne pourras commencer à la maîtriser que lorsque tu auras intégré cette influence, que tu sauras t'en servir et t'en aider. As-tu déjà essayé, par une nuit de pleine lune, de sortir, et de concentrer tes pouvoirs ? De te servir de sa lumière et de son aura pour extérioriser ton énergie ? Tu verras, tu commenceras alors à sentir les effets, et tes pouvoirs n'en seront que plus grand.

Blanche sauta à terre, et se mit à déambuler le long de la pièce.

- Peux tu me fabriquer une source de lumière ? Quelque chose de petit, une boule, ou juste un rayon, que tu fais perdurer. C'est simplement pour voir comment tu te sers de ton pouvoir.

[je m'en fiche une fille les croise, normalement et Blanche ne le fait pô]

Nyriand hocha la tête, puis se mit au travail.
Il n'avait pas envie de parler. Non qu'il fut de mauvaise humeur (enfin, si mais ce n'était pas quelquechose à dire) mais le matin, il ne fallait as le réveiller trop tôt...

Créer une boule de lumière? Il n'avait jamais fait ça de son plein gré!

Il se concentra, cherchant d'où pouvait bien venir cette force dans son corps.
Il ferma les yeux. Sa tête était pleine de lueurs, pâles comme la Lune, et plus il s'apaisait, plus elles s'éclaircissaient, s'élargissaient. Bientôt, il voyait des feux d'artifice les yeux fermés!

Maintenant, il s'agissait d'exterioriser une partie de cette lumière.

Il poussa légerement. Une petite boule de Lumière apparut. Etrangement, la pression monta dans sa tête. Comme si la boule de lumière avait cherché à rentrer!

Il ne rouvrit pas les yeux et tenta d'intensifier la lumière.

Il réussit, mais durant peu de temps. la pression était trop grand pour lui.

La boule de lumière disparut...
Il rouvrit les yeux, et les posa d'un air interrogatif sur Blanche.

Blanche avait observé avec la plus grande attention les efforts de Nyriand pour créer une source de lumière. Elle avait senti qu'il allait la chercher au plus profond de lui, et en était satisfaite. C'était déjà une bonne chose, il avait conscience que le pouvoir ne se concentrait pas uniquement au bout des doigts, comme semblaient le croire de nombreux élèves médiocres. Elle s'approcha doucement.

- Pour faire durer cette lumière, ne te laisse pas envahir par ton pouvoir. Ca te déconcentre, et c'est cela qui te fait relacher. Ne force pas, essaie de te détendre. Regarde.

Elle recula d'un pas, tendit la main et, immédiatement, une lueur petite mais néanmoins très vive jaillit dans sa paume. Elle était parfaitement détendue, semblait pratiquer cet exercice avec une incroyable facilité. Elle paraissait même totalement à l'extérieur de ce qu'elle faisait, comme si ce n'était pas elle la source de la boule lumineuse. Sans la faire disparaître, elle continua :

- Tu prend l'énergie en toi, c'est bien, mais tu dois également te servir des ondes extérieures. Même sans lune, la magie blanche, comme toutes les magies, et partout, et il faut l'utiliser. Après seulement tu peux chercher toute la puissance qu'il y a en toi.

Elle ferma un instant les paupières ... et la boule se mit à grandir, à gagner en intensité, lentement mais sûrement. C'était maintenant une énorme sphère de lumière qui tenait sur ses deux mains, et éclairait dune lumière vive et crue toute la pièce. Blanche sembla penser que la démonstration était terminée, et souffla. La boule lumineuse se dégonfla comme un ballon, puis disparut. La salle paraissait bien sombre maintenant.

- Réessaie.

Reessaye... elle en avait de bonnes... Il venait déjà de s'épuiser à créer une boule de lumière pour la première fois... et en plus, il était un peu plus de 7 h du matin!

Nyriand ne laissa (heureusement) rien paraître de sa mauvaise humeur, et tenta d'appliquer les conseils de Blanche.

Les ondes exterieures...
Il ferma les yeux, et se mit à leur recherche. Il y en avait d'importantes : la lumière venant de la fenêtre, et... une onde venant de Blanche elle même!

Surpris, il rouvrit les yeux, regarda la jeune femme, qui dégageait autant de puissance que le soleil du petit matin...
Il tenta de s'apaiser, de contrôler les ondes ambiantes, et sa propre force. A sa grande surprise, faire apparaître la boule de lumière fut d'une grande facilité cette fois! La tension était en partie apaisée par les ondes exterieures où il puisait de la lumière.

Il ouvrit les yeux, maintenant la sphère de lumière à la même puissance, et regarda Blanche.

"Et maintenant? Je fais ... quoi?"

La jeune femme surprit un infime mouvement d'humeur dans la réaction de son élève, mais crut l'imaginer. S'il le prenait mal, au moins il le cachait bien ... Elle observa à nouveau le jeune homme recommencer, tirer partie de ses conseils et ... réussir ! Lorsqu'il leva les yeux vers elle, elle affichait un sourire lumineux. Elle était ravie de voir qu'il comprenait si vite, et qu'il appliquait immédiatement. Impatiente de voir jusqu'où irait ses limites, elle le pressa alors :

- Très bien ! Tu as compris la technique, maintenant, tu devras toujours faire ainsi. Et petit à petit, tu n'auras même plus besoin de réfléchir pour créer une source de lumière de cette sorte !

Pour elle, cela semblait même aussi simple que de respirer, mais elle savait bien que tous ne maîtrisait pas aussi bien leurs pouvoirs. Elles et ses soeurs possédaient le leur à leur point le plus ultime, et malgré cela le repoussait chaque jours plus loin. Et cela excitait à chaque fois la jeune femme, trouver une nouvelle capacité, la développer au mieux ... C'était peut-être cela qui lui avait donné tellement l'envie d'enseigner ...

- Maintenant, on vas essayer quelques chose pour pousser tout ça un peu plus loin.

Ses paroles étient pour le moins sybillines, et ne manqueraient pas de déconcerter Nyriand. Mais Blanche avait pour l'instan d'autres choses en tête. Elle leva la main au dessus de la boule de lumière, et d'un vague mouvement, la fit totalement disparaitre.

- Refais-la apparaitre, mais cette fois, je vais t'opposer une légère résistance. Essaie de passer outre, et delui faire atteindre la même taille que tout à l'heure.

Elle garda sa main devant elle, attendant que le jeune homme commence pour agir à son tour. Elle le laisserait tout d'abord sns rien faire, puis commencerait à faire apparaitre une petite résisitance, qui augmenterait peu à peu ...

» Cours n°1
» Premier cours
» Inscriptions au premier cours.
» Description de la salle de cours
» Réglement du cours de magie rouge